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Mission Madyline

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Message par Cromwix Jeu 6 Oct - 1:46

Il s'agit d'une nouvelle de science-fiction écrite depuis un moment, que je me décide enfin publier et à partager. Elle est loin d'être parfaite, mais vous pourrez toujours la lire en cliquant sur le lien ci-dessous, si vous êtes curieu(ses)x et/ou amateu(trice)r de science-fiction. Ou tout simplement si vous n'avez rien d'autres à faire... Pour vous donner une vague idée du temps de lecture, elle tient sur 19 pages sous Word.

Le lien : MISSION MADYLINE
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Message par Moko Jeu 6 Oct - 19:44

faut obligatoirement s'inscrire sur le site ?
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Message par Cromwix Jeu 6 Oct - 21:55

Oui, pas trop le choix, apparemment... C'est gratuit, mais je peux comprendre que ça rebute. Je prendrai le temps de la publier ici... C'est séparé en six parties inégales (certaines plus courtes que d'autres). Je posterai la première tout l'heure, et le reste au fur et à mesure. ^^
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Message par Cromwix Ven 7 Oct - 0:59

Couverture:


JOUR J-1... 23H57MN47S




Ambre courait au travers des couloirs gris et sans fin. Sans fin ? À vrai dire, pas totalement. Ambre le savait et c'est pour ça qu'elle courait. Inutile de chercher son chemin : ce n'était qu'une succession de lignes droites, de courbes, et de coudes à 90°. Le tout sous une lumière blafarde laissant place à des ombres ténues le long des parois du tunnel.

Elle transpirait dans sa combinaison en polykevlar léger, elle était à bout de souffle, mais elle devait continuer sa course. Elle ignorait combien de temps il lui restait. Sûrement l'affaire de deux ou trois minutes. Elle n'aurait pas le temps... Elle n'avait plus l'énergie d'accélérer.

Elle tourna à droite... Et la sortie apparut. Au bout de ce qui semblait être la dernière ligne droite. Le moment était venu de mettre fin à toute cette histoire. Elle rassembla son énergie pour rejoindre cette arche de lumière salvatrice. Elle y était presque... Son coeur battait la chamade.

Enfin, elle allait pénétrer dans la salle de commande, mais, alors qu'elle n'était plus qu'à un mètre, une sonnerie retentit et la fermeture coulissa brutalement, coupant Ambre dans son élan, qui se cogna presque contre la porte hermétique. De rage, elle frappa des deux poings.

TIIIIIIIPPP

Trop tard... Il était trop tard. Elle jura. Une voix synthétique aux consonances féminines se fit entendre.

OUVERTURE DU PROJET SEQUENTIEL – VEUILLEZ NE PAS SORTIR DE LA SALLE DE COMMANDE

Ambre eut presque envie de sourire du côté ironique de la situation, elle qui n'avait pas réussi à entrer dans la salle. Elle cherchait à reprendre son souffle. C'était fini... Tout était foutu. Elle entendait déjà des générateurs se mettre en marche. Sa radio se mit soudain à grésiller.

— Tssst... Ambre... Psssst... Ambre ? Tu me reçois ?

Il lui fallut une seconde pour prendre conscience de l'appel.

— Oui, je te reçois...

— Bon Dieu, tu fous quoi ?! Faut que tu te casses d'ici !! Psstt... tourne au sas tou... Tsst... d'suite ! Plus que 5 minutes !

Alors elle fit marche arrière. Plus lentement qu'à l'aller, mais assez rapidement pour rejoindre le sas de téléportation dans les temps. Son coéquipier activa le transfert, et, quand le faisceau lumineux jaillit, elle ferma les yeux. Épuisée, elle se dit qu'elle devrait affronter un nouvel échec.
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Message par Cromwix Jeu 13 Oct - 23:28

JOUR J-35... 14H36MN15S


Dans la salle de conférence, Derek Grenier faisait son briefing. Dès le départ, Max avait trouvé ce Québécois antipathique. À l'exception de Robertson, il n'y avait personne d'autre qu'eux dans le local. Ce Derek avait sûrement loué la salle pour quelques heures, probablement sous un faux nom. Son anglais était parfait, bien qu'il fût facile de deviner à son nom que ce n'était pas sa langue maternelle.

D'une façon générale, Max trouvait les Canadiens plutôt sympathiques. Grenier figurait parmi les exceptions. Aucun de ses cheveux blonds ne partait de travers, son costume sur mesure sortait tout juste du pressing, et sa montre en or faisait concurrence avec sa voisine d'en face, une luxueuse gourmette qui pendait sur l'autre poignet. Pour résumer, c'était un petit chefaillon bureaucrate, au service de son supérieur, un riche industriel, qui tenait à garder l'anonymat.

Assis face à ses deux interlocuteurs, il faisait son petit discours. Son module projetait sur le mur blanc derrière lui quelques photos de paysages désertiques d'une planète rocheuse isolée. Ça faisait bien une dizaine de minutes qu'il donnait les moindres détails sur cette planète qui se nommait Kranaïr : son système galactique, ses périodes de révolution et de rotation, sa vitesse orbitale moyenne, sa masse, sa pesanteur, ses satellites connus, sa superficie, sa structure géologique... Quel ennui mortel ! Et dire qu'il avait dû supporter un voyage de 48 heures dans le petit chasseur privé de Robertson pour assister à ça.

Alors que le jeune homme allait s'attaquer au système politique, Max consulta l'heure sur son propre module, et Robertson se mit à toussoter. Grenier s'interrompit.

— Oui... ?

— Et bien... Tout cela est fort instructif, mais votre temps est précieux, j'imagine, expliqua Robertson. Vous n'êtes pas obligé de me croire mais le nôtre aussi. Je pense qu'il serait préférable pour tout le monde que vous en veniez aux faits.

— Euh... Oui ! Bien sûr... Tous les détails sont, bien entendu, dans le dossier que je vous ai remis.

Max se demanda combien de temps il avait initialement prévu pour sa réunion, s'il avait pour idée de leur raconter tout ce qui était déjà retranscrit dans le dossier. Tssss...

Cela n'empêcha pas Grenier de faire apparaître une nouvelle photo sur le mur. Le visage d'un homme apparut, le teint mat, les cheveux crépus, les yeux noirs, et le nez aplati.

— Voici Ranoc, Grand chef du peuple de Kranaïr, qui gouverne tout ce petit monde depuis dix ans, à présent. Comme ça, il ressemble à n'importe quel chef d'une ancienne tribu isolée, mais il a des relations. Étrangement, il est membre de l'OGYV.

— Pourquoi « étrangement » ? l'interrompit Max. Vu tout ceux qui se trouvent là-dedans, ça ne m'étonne qu'à moitié.

— Pourtant, Kranaïr n'est même pas une planète minière. De plus, Ranoc y est membre uniquement à titre individuel, et non en tant que représentant de son peuple. Je trouve ça assez étonnant, et ça étonne aussi mes employeurs, répliqua Grenier.

— Vos employeurs sont bien renseignés, visiblement...

Max avait gardé une touche de sarcasme évidente dans le ton de sa voix. Grenier poursuivit.

— Depuis plusieurs années, son peuple est en crise : le peu de ressources qu'ils possèdent diminuent chaque année, la production de l'usine principale est en baisse, moins de travailleurs, de plus en plus d'actes violents au sein des villages... Son pouvoir est de plus en plus remis en question. On commence à se rebeller, et l'épidémie de la fièvre maligne continue de faire des victimes.

— La fièvre maligne, reprit Robertson. J'en ai vaguement entendu parler... C'est celle qu'il y a eu il y a 3 ans et qui a décimé beaucoup de systèmes appauvris ?

— Oui. Kranaïr a survécu, mais elle ne s'en est jamais tout à fait remise. À long terme, son peuple risque de disparaître si on ne fait rien. Que ce soit à cause de la maladie, ou à cause des contrecoups qu'elle a engendrés par la suite.

Max intervint de nouveau.

— Voyons Monsieur Grenier, vous n'allez tout de même pas nous faire croire que c'est pour la survie de ce peuple que vos employeurs s'inquiètent.

La remarque parut déranger Grenier, mais peut-être n'était-ce qu'une impression.

— Non, en effet... Voyez-vous, si Kranaïr n'est pas une planète minière, elle possède néanmoins une ressource qui intéresse mes employeurs : du cambre brut. On en trouve dans son sable... Un peu dans sa terre, également.

— Je vois. Vos employeurs veulent produire du nitrole, conclut Roberston.

— C'est bien cela.

— Et Ranoc vous fait barrage ?

— C'est plus complexe que cela. Il y a encore 1 an, Ranoc ne posait aucun problème. Il est train de perdre son autorité sur sa propre planète, et il ne pourrait pas se permettre de refuser l'exploitation du cambre par une industrie spécialisée sur ses propres terres. Ce serait une manne providentielle, pour lui et pour son peuple. Mais, comme je vous le disais, il a su se créer des relations. On ne sait pas trop comment mais il y est parvenu. Et, avec l'aide de ses relations, il a mis en place tout un plan pour regagner la confiance de son peuple et le faire sortir de leur crise sans précédent. Un plan un peu farfelu...

— Quel genre de plan ?

— Dans les grandes lignes, c'est simple : il veut donner naissance à un dieu.

— ...

Max échangea un rapide regard avec Robertson, qui manifesta tout autant de surprise que lui. Son chef haussa brièvement ses sourcils ; sa moustache poivre et sel se rehaussa de quelques millimètres d'un mystérieux mouvement des lèvres dont il avait le secret.

— Bon... Vous pouvez préciser, je vous prie ?

— Il a retrouvé de vieux textes sacrés issus des anciennes croyances kranaïdes. Il y a bien longtemps que toute forme de culte a disparu sur la planète. Ranoc veut relancer la religion. Et pour ça, il faut un dieu. Si possible, le dieu dont parlent les écrits sacrés.

Grenier prenait plus d'aisance au fur et à mesure de son discours. Le ton de sa voix était moins tendu, moins sec. Un peu plus désinvolte, qui sait. Plus décontracté en tout cas : il se tenait moins droit sur sa chaise ; le talon de son pied gauche posé à présent sur son genou droit, la veste ouverte, il faisait des gestes plus larges.

— En fait, ce n'est pas tout à fait un dieu, mais il s'agit d'une déesse : la déesse de la lumière et de la chaleur, Madyline, opposée à celle de l'obscurité et du froid, Zanyra. En fait, on retrouve diverses croyances similaires ailleurs, dans d'autres systèmes. C'est un mélange d'un peu tout ce qui existe déjà. Ranoc a déjà tout ce qu'il faut sous la main. Il lui manque plus que l'artifice suprême pour le crédibiliser totalement.

— Qui est... ?

— La manifestation physique de son dieu, c'est-à-dire la déesse Madyline, elle-même.

— Et c'est là qu'interviennent ses relations... comprit Robertson.

— Exactement. On peut faire tout ce que l'on veut, quand on a les moyens de se payer les services d'informaticiens hautement qualifiés, spécialistes des effets spéciaux en tout genre.

— Quand on a les moyens... releva Max.

— Et Ranoc les possède croyez-moi... Son pays est dans la misère, mais il a largement de quoi assurer ses vieux jours. Il a contacté ce genre de personnes. On recherche encore leurs identités.

— D'accord... En quoi cela est-il un obstacle pour vos employeurs ?

Les faits devenaient plus clairs dans l'esprit de Max, et il se doutait bien que c'était le cas aussi pour son chef. La question que venait de poser Robertson était surtout pour la forme. Grenier répondit sans manifester le moindre signe d'agacement engendré par le fait de devoir tout expliquer.

— Ils ne voient pas d'un très bon œil l'arrivée d'une déesse sur Kranaïr. C'est encore le meilleur moyen de redonner espoir au peuple tout entier, et surtout de couper court à la rébellion naissante. Si Ranoc arrive à prouver concrètement qu'il a l'approbation d'une déesse, son autorité ne pourra que retrouver une certaine crédibilité. À moyen terme, Dalakoba, la capitale de Kranaïr, sera autoproclamé « état religieux. »

— Avec tous les avantages que cela peut apporter...

— C'est bien cela... Pélerinages et apport du tourisme, soutien important des autres états religieux, il pourrait se procurer des vaccins pour enrayer la fièvre... Dans ces conditions, mes employeurs ne seraient plus les bienvenus. Madyline est la première étape.

— Alors... ? Qu'attendez-vous de nous, au juste ?

— C'est simple : Ranoc veut donner naissance à une déesse ? Vous allez procéder à l'avortement.

***
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Message par Cromwix Jeu 13 Oct - 23:30

***

Max consulta son module, alors qu'il longeait la passerelle aux côtés de Robertson. Il avait bien fallu plus d'une heure supplémentaire à Grenier pour leur expliquer les détails de l'opération. Il avait connu des commanditaires plus concis. Il ressortit de la salle de réunion avec une vague sensation de migraine. Il y avait des missions excitantes, et d'autres qui, dès le départ, laissaient présager de longs mois ennuyeux. Celle qu'on venait de leur proposer appartenait plutôt à la deuxième catégorie.

Il fallait reconnaître que les divers complots et manipulations industriels ne le passionnaient que modérément. Se préparer pendant des semaines et des jours pour une action dont les répercussions ne dépasseraient pas la sphère d'influence, quasi nulle, d'une planète insignifiante, et tout cela seulement pour que quelques personnes puissent s'enrichir un peu plus sur le dos tout un peuple... Il n'y avait pas matière à s'emballer.

Difficile de savoir ce que pouvait penser son imperturbable chef. Il n'avait pas décroché un mot depuis qu'ils avaient quitté le Québécois. Il n'avait guère été plus bavard durant le voyage à l'aller. Max se doutait que son patron partageait en partie les mêmes sentiments que lui, mais ce n'est pas ce dernier qui allait effectuer l'opération, et, de toute manière, ce genre de revenu était toujours bon à prendre.

Sous le vaste dôme du parking de la station, ils continuèrent de traverser plusieurs allées, formées par des passerelles identiques, au-dessus du vide, jusqu'à retrouver celle qui menait au chasseur privé. Beaucoup de plates-formes, attachées aux passerelles, étaient déjà occupées par différents vaisseaux, ce qui tendait à prouver que, comme tous les jours, la station battait son plein. Pourtant, la présence de Max et Robertson mise à part, le parking était calme et plutôt désert.

— Je pilote ou c'est vous... ? demanda Max, alors que Robertson venait d'activer l'ouverture du cockpit.

— Ca ira, merci bien... répondit poliment celui-ci.

Comme à l'aller, Max pourrait se laisser aller à une longue sieste, mais pas tout de suite. Il s'installa sur le siège passager. Alors que Robertson venait à peine d'entamer la manœuvre de sortie, il consultait déjà sur le terminal de bord du chasseur le dossier que leur avait remis Grenier.

Ce dossier contenait encore plus de pages que Max aurait pu l'imaginer. Faire le tri entre les données utiles et les informations superflues ne calmerait pas sa migraine naissante.

Il y retrouva entre autres toute une explication sur l'OGYV, qui ne lui apprit rien de plus que ce que l'on pouvait apprendre dans un livre d'histoire : c'était le gouvernement technocratique de Gebedia Prime qui avait fondé l'Organisation Galactique des Systèmes Vulnérables -baptisé OGYV- en vue de se protéger de l'invasion des Puissances Terriennes, qui s'étaient lancées avec succès dans la conquête des systèmes les plus proches, TAD21 et Bella Hydris, distantes respectivement de 1,39 et 2,85 années-lumière, soit 0,42 et 0,87 parsecs.

Si, au début de sa création, seuls les représentants de systèmes proches s'étaient joints à cette union, collaborant activement à l'entraide et l'indépendance de cette partie de la galaxie, par la suite, l'organisation avait été appuyée par des gouvernements planétaires plus éloignés, qui transformèrent peu à peu l'OGYV en une institution politique à vaste influence. Il fallait être un enfant, un attardé mental, ou vivre dans l'isolement le plus complet pour ne pas connaître ce pan de l'histoire galactique. Données superflues.

En revanche, il s'attarda plus longuement sur les pages traitant de la fabrication du nitrole bien que, concrètement, ces informations ne l'aideraient guère plus pour sa mission. Il lut à voix haute le titre d'un article :

— 'Nitrole. La nouvelle arme de guerre.' L'article date de plus de deux ans, déjà.

— C'est devenu indispensable pour n'importe quelle armée, maintenant.

— Je sais... Les guerres actuelles sont furtives. D'après l'article, il permettrait de pousser un turboréacteur à des vitesses quatre ou cins fois supérieures à celles courantes, et d'atteindre des gammes de distorsion capables de rendre quasiment n'importe quel vaisseau invisible aux radars.

— En effet...

— On travaillerait pour des trafiquants d'armes ?

— Probable... Ou plutôt une grosse industrie qui aime s'investir dans différentes activités lucratives, y compris celles qui sont moralement discutables.

— Hmm... Tout le monde ne peut pas se permettre d'investir toute une planète, aussi pauvre soit-elle.

— Je me demande surtout ce qui les a amené à prospecter dans ce coin perdu. Trouver du cambre par là-bas, en grande quantité, suffisamment pour songer à y installer une exploitation... C'était plutôt inespéré.

— Une relation de Ranoc au sein de l'OGYV qui aurait vendu l'info ?

— Ou peut-être l'un de ses invités VIP sur Kranaïr, avec qui il aime tant faire du commerce.

— Avec Ranoc, les deux sont parfois liés : ses relations d'affaires peuvent aussi faire partie de ses connaissances au sein de l'OGYV.

— Parfois, oui.

Et Max poursuivit l'étude du dossier en silence, tandis que le chasseur s'éloignait de la station en augmentant sa poussée.
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Message par Cromwix Ven 21 Oct - 14:09

JOUR J-26... 01H10MN52S



Max avait donné rendez-vous à Ambre dans une boîte miteuse à l'odeur de sueur et de renfermé, comme on en trouvait partout, ouverte la nuit, sur Gebedia Prime. C'était un lieu bruyant, surpeuplé, et mal fréquenté. Ambre détestait ce genre d'endroit, mais ça restait un moyen discret pour échanger des informations. N'importe qui pouvait passer inaperçu, et ce n'était pas la milice locale qui mettrait les pieds ici.

Ambre écouta attentivement les explications de son coéquipier et chef de groupe. Apparemment, toutes les infos avaient été réunies, et un plan d'action avait été planifié. Il ne manquait plus qu'à réunir toute l'équipe et à se mettre au travail.

Max connaissait maintenant l'endroit où se produirait le grand événement : une apparition de la déesse allait avoir lieu dans la capitale, tout cela orchestré à partir d'une plate-forme secrète, en orbite autour de Kranaïr. Une plate-forme déserte, car dirigée via le réseau par le groupuscule informatique, grassement payé par ce cher Ranoc.

Apparemment, ce dernier n'avait pas jugé bon de la faire surveiller. Cependant, tout un système de sécurité draconien avait été mis en place. La partie n'était pas gagnée d'avance, mais, dans les grandes lignes, la mission ne présentait pas de difficultés insurmontables. Il suffisait d'implanter une grenade électro-magnétique dans le pupitre de commande principal, pour faire échouer le processus en réseau.

— C'est jouable...

— Si tu le dis, répondit Ambre. Et c'est payé combien ?

— Suffisamment pour que l'on fasse notre job correctement.

— Combien... ?

— C'est un contrat à 20 000 crédits, sans les frais. Si tu enlèves la comm' du boss, ça devrait faire entre 2500 et 3000 chacun.

— Pas mal...

— Tu te charges de réunir les autres ?

— Comme d'hab...

— Il s'agit juste d'un aller-retour... En toute discrétion.

Ambre n'apprécia pas l'insistance de son chef sur le côté de discret de l'opération, mais elle préféra s'abstenir de toutes remarques. Elle réfléchissait déjà aux personnes les plus compétentes pour cette nouvelle mission.

— En gros, j'ai surtout besoin d'un pilote, et d'un technicien... Donc, Kalypso et Tail...

— Je préfère que tu prennes tout le monde.

— Hum...

— C'est toujours comme ça qu'on fonctionne. Personne sur la touche.

— Et bien... Solario peut toujours m'être utile en tant qu'hacker... Par contre, Foxxie...

— ...

Max tripotait le verre devant lui, soudain absorbé par ses pensées.

— À mon avis, elle va refuser. Elle est encore perturbée... argumenta Ambre. Elle a vraiment cru qu'on allait tous y...

— Très bien ! Très bien... Ne prends pas Foxxie, concéda Max dans un soupir.

— Je lui en parlerai quand même.

— Essaye, oui. On ne sait jamais. Elle ne sera pas de trop si la plate-forme est surveillée par des gardes armés.

— Elle n'est pas sensée l'être.

— Normalement, non...

— Tu envisages toujours le pire, hein ?

— J'envisage tous les scénarios. Les pires comme les meilleurs... C'est ce qui fait de moi un bon chef, pas vrai ? conclut-il, avec un sourire en coin.

Il se pencha vers elle et colla avec indécence ses lèvres libidineuses sur la bouche d'Ambre, qui se laissa faire. C'était la petite touche personnelle de Max : à chaque rencontre, il fallait toujours que ce gros porc trouve un moyen de la tripoter ou de l'embrasser. Cette fois-ci, c'était le baiser avec les lèvres humides et entrouvertes. Tout juste s'il ne mettait pas la langue.

Ambre en avait pris l'habitude mais pas le goût. C'était soi-disant pour faire illusion, au cas où ils auraient été suivis. Il le faisait pratiquement avec tous les agents de sexe féminin qu'il pouvait croiser, et comme il n'en demeurait pas moins le chef de groupe, personne ne disait trop rien.

Il y avait toujours la possibilité de demander à Robertson de changer d'affectation. Se faire muter, oui, pourquoi pas... Mais elle n'était pas sûre de savoir sur qui elle tomberait comme nouveau chef. Malgré sa fâcheuse habitude, Max restait compétent en tant que capitaine. Une raison suffisamment importante pour supporter ses petits écarts.

Alors, une fois de plus, sans broncher, elle le laissa faire. De toute manière, ce pervers ne boufferait jamais rien d'autre que ses lèvres. D'ailleurs, il sentit bien l'indifférence totale qu'elle manifestait.

— Salope... murmura-t-il, dans un sourire jaune.

— Jamais pendant le service, mon chou, répliqua-t-elle.

En s'écartant, il crut bon d'ajouter :

— Et cette fois, ne merde pas...

— T'inquiète... Fais ton job et je ferai le mien.
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Message par Cromwix Ven 28 Oct - 0:14

JOUR J-15... 17H10MN00S



Il ne devait y avoir que quelques kilomètres entre cette boîte de nuit mal famée où s'étaient rencontrés Ambre et Max, et cet hôtel de seconde zone. Un homme à forte carrure entra dans le modeste hall. Personne à la réception.

C'était encore sa meilleure planque lorsqu'il devait se préparer pour une mission : une simple chambre d'hôtel sur Gebedia Prime, discrète et bon marché. Toujours ce même hôtel. Toujours cette même chambre. Il y a des habitudes qui ne s'effacent pas. Tant-pis si les autres lui reprochaient de ne pas vivre sur place.

Oh bien sûr, on ne lui adressait jamais ces reproches directement. Elles se présentaient toujours sous la forme de petites boutades ou des piques verbales, anodines en apparence. Mais à chaque mission, il ne manquait jamais quelqu'un pour lui rappeler gentiment qu'il faisait bande à part. A vrai dire, il s'en foutait totalement.

Le hall gris et froid était désert. Seule la lumière de l'extérieur, apportée par une simple fenêtre, servait à éclairer les lieux. Le guichet de la réception n'était en fait qu'une lucarne grise totalement vide. En guise de fond, un mur nu, tout aussi gris. Seule une borne murale à la droite du cadre donnait un semblant de vie... De modernité également, si on ne tenait pas compte de l'ascenseur situé sur la gauche.

C'est presque machinalement qu'il introduisit une carte dans le lecteur du terminal. Celui-ci ne posa aucune réticence. Presque aussitôt, l'écran afficha les coordonnées qu'elle venait de lire. Il ne s'agissait pas réellement des siennes. Lorsqu'il fallait reprendre du service, il falsifiait une nouvelle carte pour chacun de ses déplacements.

Une minute plus tard, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent pour lui permettre l'accès à sa chambre. À l'image du reste de l'établissement, on n'y trouvait aucun bouton en particulier. On pénétrait dans un caisson étroit qui se chargeait de vous amener directement au bon endroit.

Si l'on se rendait très peu compte de la fluide ascension de la cabine, les bruits mécaniques à l'extérieur rappelaient que cet hôtel ne figurait pas en tête de liste parmi les plus luxueux de Gebedia. L'écho du martèlement métalliques se répercuta dans la cage, de plus en plus rapidement, suivi quelques secondes plus tard par un crissement aigu , semblable à une lame vrombissante qui viendrait découper de la tôle.

Quand le bruit cessa, l'ascenseur poursuivit sa course, latéralement cette fois-ci, accompagné du ronflement plus paisible d'un moteur. Il reprit ensuite une courte montée dans un silence quasi total, puis, conclut le voyage en glissant vers l'avant, lentement. Enfin, il s'arrêta, et les portes s'ouvrirent sur une petite pièce aux murs de pierre peints dans un blanc pur, accentué légèrement par un éclairage terne, aux néons, tout aussi blanc.

Une seule porte. Une seule chambre. Elle n'était pas verrouillée. Alors, il entra le plus simplement du monde, en actionnant la poignée. Il fut surpris de voir qu'elle était déjà occupée. Quatre hommes armés se tournèrent vers lui, le visage masqué par une visière aux reflets lisses. Son instinct de mercenaire lui dicta de prendre la fuite ; il n'en eut pas le temps. Au moment il allait se retourner, un violent choc fracassa l'arrière de son crâne. Non... Il n'eut pas le temps de prendre la fuite.

Environ une heure plus tard, les hommes vêtus de noir sortirent de la chambre aussi discrètement qu'ils étaient venus. À l'intérieur, un homme à forte carrure vérifiait sur son module qu'on lui avait bien versé la somme qu'on lui avait promis... Il en fut convaincu très rapidement.
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Message par Cromwix Ven 4 Nov - 1:57

JOUR J... 00H05MN57S



Ambre se matérialisa sur la plate-forme de téléportation. Tail l'attendait, le visage fermé ; il croisait les bras. Elle soutint son regard avec fermeté, même si elle ignorait ce qu'il pensait vraiment. D'un pas vif et sûr, elle rejoignit la soute de l'équipage.

À part la sueur sur son visage, elle ne paraissait pas émue. Ce n'était qu'une apparence. Même si personne n'avait été mis en danger cette fois-ci, elle était responsable une nouvelle fois de l'échec de la mission. Elle serait suspendue un certain temps. Ce n'était pas le meilleur moyen de se faire remarquer dans l'équipe, et encore moins auprès de Robertson.

Ses pas résonnèrent et firent écho en ricochant sur les parois de tôle de l'étroite coursive. Comme tout le monde, elle était obligée de marcher courbée. Elle s'était toujours dite que l'échec n'était pas important dans la vie. L'important, c'était d'essayer tout ce que l'on pouvait. Malheureusement, cette mission était venue contrarier sa modeste philosophie, car, au cours de celle-ci, il n'y avait rien eu à tenter.

Une fois la salle des commandes hors d'accès, aucune solution de secours n'avait été envisageable : quand la matrice avait lancé l'opération, la plate-forme était entrée dans une phase de surchauffe pour atteindre une température considérable. À l'extérieur de la salle, Ambre aurait pu finir carbonisée si elle s'était attardée trop longtemps.

Avec ce genre de contrat, il s'agissait de se contenter de suivre un plan d'action. Si elle n'était même plus capable de suivre des consignes à la lettre...

Une fois dans la soute, elle se retrouva face au reste de l'équipage : il y avait Kalypso, le pilote attitré, qui était resté en contact avec Ambre tout le long de l'opération ; Solario, penché sur un écran, il avait réussi à se connecter au réseau de la console matricielle, ce qui, dorénavant, ne servait plus à grand-chose. Max était resté à la surface, sur la terre ferme de Kranaïr. Tous ces noms n'étaient en réalité que des pseudonymes. Elle ne connaîtrait sans doute jamais leur véritable identité.

Les deux mercenaires tournèrent la tête vers elle en même temps, mais aucun ne parla, ce qui laissa place à un silence gênant, où il suffisait de lire les visages pour deviner les pensées.

C'est Kalypso qui détourna le regard en premier, pour retourner fixer l'écran de contrôle. Alors qu'Ambre allait rompre le silence pour étouffer définitivement toutes éventuelles réflexions, le pilote la devança.

- Ça y est... Le spectacle commence.

Il ne restait plus que pour eux qu'à fixer les hublots et contempler le résultat immédiat de ce pitoyable échec.

L'espace était encore d'un noir d'encre. Un noir intersidéral, mais un sas en forme de diaphragme s'était ouvert lentement sur la plate-forme en contrebas, les volets s'écartant du centre pour former l'ouverture. Quelques secondes encore et une fumée émergea doucement par le seuil. Ce n'était pas vraiment une fumée. Plutôt une brume qui se répandait petit à petit pour envahir un espace de plus en plus grand. Une brume s'étalant sans limites.

Cette brume elle-même était contrôlée informatiquement, programmée comme un robot, qui contenait le code génétique d'une déesse artificielle. Une déesse de lumière. Une brume de métal en guise de liquide amniotique qui prit la forme d'une colonne. La colonne se courba, formant un coude qui redescendait en ligne droite vers Kranaïr.

Le silence était absolu. Pas un cri. Pas une voix. Pas un murmure. Pas un soupir. La colonne prenait son temps. Elle avait sans doute atteint les premières couches de l'atmosphère céleste de la planète désolée.

Une lueur bleutée apparut à la base de la colonne. Elle vira au mauve rapidement, puis grandit en quelques secondes pour la remplir. La colonne se transforma en une gigantesque veine teintée de mauve. Le mauve flottait comme un liquide ; sa couleur se modifiait encore. Du mauve au violet, puis du violet au pourpre, en passant par des nuances aux reflets spectraux. La veine était devenu placenta.

Des courants électriques circulèrent. Des décharges qui scintillaient çà et là dans le courant semi-organique. De minis éclairs, des crépitements, des flashs, avant la phase ultime. Si ce crépitement émettait un son, personne ne pouvait l'entendre. Le spectacle était fascinant, au point qu'Ambre se félicita presque de n'avoir pu mener à bien sa mission.

Une explosion d'un blanc éclatant et immaculé se produisit à l'intérieur de l'artère. Par réflexe, Ambre et les autres se protégèrent les yeux de la main. La lumière jaillissait pour tout envelopper sur son passage. Ils ne pouvaient plus regarder le hublot. Même en détournant le regard à l'opposé et en fermant les yeux, la déferlante lumière faisait mal.

Un bourdonnement régulier accompagna l'explosion, et on le percevait encore alors que le jaillissement diminuait en intensité. D'où pouvait provenir ce son, au beau milieu d'un univers silencieux ? On aurait dit qu'il passait directement de la colonne à leur carlingue, comme si leur cargo était en prise directe avec l'extraordinaire phénomène qui se présentait sous leurs yeux. L'éclairage s'éteignit par tronçons dans la longue membrane, de la base jusqu'à l'autre extrémité. À l'autre bout, au-dessus de la planète, elle forma une véritable boule pure, au niveau de la sortie.

Ambre pouvait de nouveau regarder le hublot, mais la couleur de l'innocence persistait sur la rétine. Cet amas paraissait si petit, vu d'ici. Malgré la distance, elle put assister à la fin du spectacle grandiose. Les dernières touches d'une peinture, ou presque.

Elle vit l'amas s'étirer, se modeler, évoluer. En premier, une tête se détacha du reste du corps lumineux. Ensuite, des bras étincelants s'étendirent de chaque côté. Puis des jambes. Au tour du corps de prendre une taille divine. La base se modélisa pour donner l'allure d'une véritable déesse. Enfin, les détails se fixèrent pour qu'un être incroyable et extraordinaire voit le jour : Madyline.

Ambre ne pouvait plus détacher le regard du hublot.
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Message par Cromwix Ven 11 Nov - 0:09

JOUR J... 00H06MN33S


Tail avait attendu qu'Ambre se matérialise sur la plate-forme de téléportation, le visage fermé ; il avait croisé les bras avec assurance. Il était demeuré impassible quand elle était passée devant lui. Comme son rôle l'exigeait au sein de l'équipe, il vérifia l'interface de contrôle. Le programme ne pouvait s'empêcher de signaler régulièrement des erreurs en tout genre, que lui seul détectait, car il n'y avait aucun incident visible au cours des téléportations.

Il pouvait s'agir d'une étape de routine, régulant le flux du transfert, qui n'aurait pas été effectuée correctement, ou l'une des nombreuses sécurités du logiciel qui ne se serait pas activée. Tail en avait l'habitude ; il finissait par connaître les messages par cœur, bien que, parfois, il en découvrît de nouveaux. Il se contentait de les lire, d'en vérifier l'importance, d'effectuer une correction s'il y avait lieu, et enfin, de les effacer.

Il parcourut machinalement les deux fenêtres d'alerte : cette fois, le programme signalait une baisse de puissance de 10% du rayon de flux pendant le transfert d'Ambre. Pas assez important pour que la sécurité de la plate-forme se mette en marche. De plus, c'était habituel pour chaque téléportation : un défaut de la machine ; on ne pouvait pas y faire grand-chose et ça ne représentait de toute manière aucun danger.

La deuxième fenêtre indiqua que l'un des ports de l'interface avait été désactivé. Sûrement à cause du transfert. Ça pouvait arriver quand la téléportation demandait trop de puissance. L'interface récupérait automatiquement de l'énergie où il le pouvait, en déconnectant des appareils périphériques, où en coupant des programmes.

Après une rapide vérification, Tail constata que le port était de nouveau actif ; il supprima les messages, avant de se diriger vers la soute des capsules de secours. L'opération allait débuter d'une seconde à l'autre, mais il avait autre chose à penser.

Il savait d'avance que la mission était vouée à l'échec, mais pas d'une façon aussi avantageuse. La poisse d'Ambre, ou tout simplement son incompétence, lui facilitait la tâche. À moins que ce ne fût un subtil mélange des deux.

Lors de leur mission précédente, l'équipe s'était lancée à la poursuite d'un simple braqueur de banque en réseau, qui avait réussi à s'évader d'une petite prison géostationnaire. Ayant trouvé refuge dans un consulat appartenant à un état étranger, ils avaient pris la décision de procéder à une infiltration commando, pour récupérer leur cible le plus discrètement possible. Mais Ambre avait oublié de neutraliser une des vidéosurveillances, ce qui eut pour conséquence l'arrestation de toute l'équipe, Max y compris.

C'est Robertson, qui, par on ne sait quel miracle, s'était chargé de leur libération, alors que le consulat leur avait promis une exécution rapide pour cet acte qualifié par leur hôte de « délibérément belliqueux. » La procédure avait été très courte, mais parfaitement légale.

Qu'avait négocié leur chef, au juste ? Nul ne le sut vraiment. Toujours est-il que l'équipe au grand complet fut libre, après avoir passé une nuit enfermée dans une pièce vide qui faisait office de cellule, accueillis à la sortie par un Robertson des mauvais jours.

Aucune sanction réelle n'avait été distribuée. En revanche, Ambre avait passé un sale quart d'heure dans le bureau de Robertson. Elle s'en était sortie avec un simple avertissement. Comme elle l'avait reconnu elle-même : elle avait merdé.

Tail se mit à chercher quelque chose sous le fauteuil passager. Il y trouva une petite valise qu'il ouvrit. À l'intérieur était disposée une grenade électro-magnétique. Celle qu'aurait dû utiliser Ambre, s'il n'avait pas pris soin de la remplacer par une autre grenade.

Il avait donné à sa chef d'équipe une bombe en tout point identique, à une différence près : elle était factice. Une jolie imitation ressemblant à s'y méprendre à une véritable arme de destruction. Seulement... La placer dans la console n'aurait produit aucun effet particulier.

Après avoir remis la valise à sa place, il dégagea de sous le siège son propre fusil d'assaut, dissimulé avec la valise, qu'il plaça en bandoulière sur son épaule, prêt à l'action. De cette façon, il rejoint la soute, via la coursive, comme l'avait fait Ambre quelques minutes auparavant.

Ils étaient tous là, à contempler un spectacle qu'ils ne verraient qu'une fois dans leur vie. Et pour cause... Il fit comme eux. Il observa. Ce qu'il voyait ne l'émut pas pour autant. Ce n'était qu'un subtil mélange de lumières, de fumée, et d'impulsions électriques... Ces informaticiens étaient vraiment timbrés. Comme les autres, il se protégea les yeux sous la vive lumière blanche.

L'histoire de Kranaïr était en marche, et elle se déroulait à présent plusieurs kilomètres plus bas, au-dessus de la sphère rocailleuse semi-désertique. Il ne restait plus rien à faire. Juste partir.

Tail se recula et retourna à l'entrée du sas, alors que les autres commençaient à peine à détacher le regard du hublot. Il ajusta son canon, retira la sécurité, arma, et pressa la détente.

PLOP PLOP PLOP PLOP PLOP...

Ils eurent à peine le temps d'entendre les détonations sourdes de son fusil en mode silencieux. Ils gesticulèrent comme de vulgaires pantins. Des taches rouge foncé apparaissaient sur leur combinaison.

Une fois à terre, il les acheva avec professionnalisme et sang-froid, et retourna dans la capsule de secours. Au bout de cinq minutes de vol à vitesse réduite, il voyait encore une lueur blanchâtre envelopper de ses bras toute une zone des cieux de Kranaïr. Tail reçut un message directement sur son module. Il le consulta :

« On a transmis le reste des crédits sur votre compte. Félicitations ! »

Apparemment, que ce soit un despote ou un simple chef corrompu n'empêchait pas Ranoc d'être réglo sur certaines affaires. Tail avait perçu une première partie de la somme lorsqu'il avait accepté ce contrat, quinze jours plus tôt. Après une rapide consultation, son compte venait en effet d'être crédité de la deuxième moitié de la prime.

Satisfait, il se permit d'augmenter la poussée, laissant dans son sillage une planète qui allait probablement renaître de ses cendres, une mystérieuse plate-forme satellite, et un cargo léger, qui abritait les restes d'une équipe de mercenaires qui auraient mieux fait de rester chez eux. Au moins, pour lui, la mission avait été un franc succès.


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