Pourquoi joue-t-on ?

[Mac Lane]

Depuis quelques temps, je me pose la question suivante :
"Pourquoi est-ce que je joue encore aux jeux de rôle ? Qu'est-ce qui me plaît dans ces jeux et que je ne retrouve pas ailleurs ?" Je ne sais pas si vous vous êtes déjà posé la question, mais je trouvais intéressant de la poser sur ce forum. La réponse à cette question est évolutive et dépend beaucoup de l'expérience et des goûts de chacun.

A titre personnel, j'apprécie particulièrement les possibilités créatives offertes par le JDR. A ma connaissance, il n'existe aucun autre jeu de ce type où la seule limite imposée aux joueurs est celle de leur imagination. J'aime faire partager le fruit de mes élucubrations aux joueurs, les sentir s'enthousiasmer ou frissoner. J'aime tenter de rebondir sur leurs idées, bonnes ou mauvaises, pour faire avancer l'intrigue ou l'adapter. Clairement, je préfère être MJ que joueur. J'apprécie que les règles soient assez souples pour ne pas brider l'imagination. Je supporte de moins en moins les systèmes lourds où il faut lire 300 pages de texte avant de commencer à jouer. Les règles doivent servir l'ambiance et être adaptées à l'univers du jeu. En revanche, je n'aime pas les jeux sans règles ou sans part de hasard. En effet, les règles sont ce qui fait que le JDR reste un jeu. Si les personnages sont certains de réussir tout ce qu'ils entreprennent, nous ne sommes plus dans un JDR mais dans du théâtre d'improvisation au rabais. Enfin, j'aprécie le JDR en tant que loisir social qui permet de rencontrer des gens différents et de créer avec eux, l'espace d'un instant, un imaginaire commun.

Pour résumer, je dirai qu'à mon sens le JDR est le seul loisir qui permet de rêver, créer, partager et s'amuser en même temps. Voilà pourquoi j'y joue encore et j'espère pouvoir y jouer encore longtemps. Et pour vous ?

[Zerach]

Pour ma part, ça dépend du jeu et de ma place (joueur ou MJ), mais globalement, c'est de faire vivre un univers imaginaire avec d'autres personnes, de créer des personnages et de les animer, quitte à aller à l'encontre de mes décisions à moi, le joueur. Le personnage doit gagner sa propre existence.

Je n'ai jamais aimé les jeux avec trop de règles, d'ailleurs j'ai toujours tendance à en faire sauter la moitié et/ou les oublier.

En tant que MJ, j'aime surtout toute la phase en amont, où on essaie d'envisager ce que les joueurs risquent de faire, et comment leur donner des solutions pour avancer sans trop en dire, et si possible en intégrant les échecs possibles (donc toujours essayer de prévoir plusieurs solutions pour arriver à un même résultat). Toute cette préparation en amont, pour anticiper les réactions, créer une histoire, des lieux et des personnages, ça se sentira ensuite dans la partie, pour avoir toujours une solution de rechange à proposer, et rebondir sur les décisions des joueurs afin de ne pas les cloisonner (j'essaie de ne plus tomber dans mes erreurs de MJ débutant, où il n'y avait qu'une solution pour faire avancer l'histoire).

C'est toujours intéressant d'avoir des idées de scènes de temps à autre, de les noter dans un coin, et d'essayer de les garder sous le coude pour plus tard.
Le jeu de rôles est le seul loisir où les joueurs coopèrent (plus ou moins, selon le jeu) sans limite, mais avec toutefois des règles qui distillent un peu de hasard. Et le jdr sur table me semble plus intéressant que le GN, puisqu'il est possible de dépasser les limites posées par la réalité.

(NB/ Désolé, message un poil brouillon, mais envie de répondre malgré une grande fatigue !)

[Invité]

Pour moi le jdr est encor un jeu inconnu a mes yeux ou du moin en grande partie ( je n'est été que quelque fois joueur)
Ce qui ma attirer c'est l'imaginaire , la possibiliter d'étre et ne plus parétre.
Faire ce que l'on veut comme on l'entend ,tout en respectant les régles qui permet d'avoir un appuis sur quoi reposer.
On évolu dans un lieu or du réel, créant et incarnant un personnage que l'on voudrai étre, poséder des dons et des pouvoirs.
Et surtout, jouer, penser et imaginer avec des personnes qui on le même état d'ésprit.

Bref vivre dans un réve pendant 2 ou 3 heures.

[Mac Lane]

Bref vivre dans un réve pendant 2 ou 3 heures.

Parfois ce rêve peut durer des années... Certaines campagnes ne finissent qu'après des heures et des heures de jeu, heureusement entrecoupées de quelques retours à la réalité.

Le jeu de rôles est le seul loisir où les joueurs coopèrent (plus ou moins, selon le jeu) sans limite

C'est l'un des éléments fondamentaux du JDR : il s'agit d'un jeu coopératif où les joueurs ne jouent pas les uns contre les autres (sauf exception) et où l'essentiel n'est pas de gagner. J'adore cette logique à contre-courant de notre modèle social basé sur la compétition et l'individualisme. Dans une partie de JDR chacun a sa place, son rôle à jouer, son moment de gloire. Il s'agit de résoudre un problème ensemble et non les uns conre les autres. Le JDR se joue en équipe !

[poutcho]

Bonne question!

Pour ma part, je joue quasi exclusivement à des jeux dit de "mystère contemporain". Il y est question d'extra terrestre, de conspiration, de magie, de phènomènes inexpliqués (et inexplicable)... bref, il est question de sonder l'inconnu.

Je suis un rationnaliste forcené. Je ne crois pas à l'existence d'une vie extra terrestre, pas à la vie aprés la mort, pas aux fantomes, pas à Nessie et encore moins à la victoire potentielle des bleus en coupe du monde... Bien triste n'est ce pas?

Le jeu de rôle ranime pendant quelques heures un truc qui fait maintenant totalement défaut à notre univers : l'inconnu et le mystère. Pour faire de la sociologie de comptoir, le jeu de rôle ranime ce qu'on appelle "la pensée magique" qui caractèrise les ethnies primitives et que nous abandonnons nécessairement avec l'avancée du progrés. Plus notre connaissance de l'univers et des sciences progresse, plus notre potentiel de rêve (et d'innocence?) décroit.

La terre est ronde est connue dans ses moindre recoins. C'est dommage non? Les montagnes hallucinées et ce qui se trouvent au-delà n'existent pas, c'est certain et c'est sans doute bien triste de pouvoir l'affirmer.

Le jeu de rôle ranime ce truc nécessaire et atavique : le besoin de croire et de rêver (même pendant le temps d'une partie).

[Archi]

Ma foi, je me trouve d'accord avec ce que vous dites : moyen de "réenchanter le monde" (mais ce n'est pas le seul), jeu de société par excellence (car la plupart du temps coopératif ; enfin, y a toujours un traître gnome qui sommeille dans chaque PJ et qui fout tout par terre), exploration pratique, en acte dirais-je, du et des possibles (un de mes amis rôlistes est d'ailleurs philosophe et a beaucoup travaillé sur le possible et les mondes possibles chez Leibniz…).
Mais il y a aussi le côté théâtral du jeu de rôle, qui oblige le PJ à se changer, à devenir autre. C'est aussi, pour ma part, ce qui fait de moi un inconditionnel du jdr. J'ai d'ailleurs -- nul mystère -- fait beaucoup de théâtre dans mes jeunes années : j'y retrouve des sensations très proches, le public en moins, mais la liberté en plus (car au moins je peux écrire mes textes et mes didascalies !!).

[Mac Lane]

Les montagnes hallucinées et ce qui se trouvent au-delà n'existent pas, c'est certain et c'est sans doute bien triste de pouvoir l'affirmer.

Non ! C'est impossible... Elles existent mais étant donné que l'ON nous ment, nous sommes tous persuadés qu'elles n'existent pas ! Seuls quelques uns connaissent la VERITE !

Mais il y a aussi le côté théâtral du jeu de rôle, qui oblige le PJ à se changer, à devenir autre.

Oui c'est un aspect essentiel mais les rôles interprétés en JDR sont trop souvent caricaturaux. Rares sont les jeux (ou les joueurs) qui s'intéressent réellement à ce qui définit un personnage : sa personnalité, son vécu. La plupart des JDR se contentent de définir le personnage à travers ce qu'il sait faire. Certains joueurs ont par ailleurs du mal à réellement jouer un rôle. Ils sont plus attirés par l'aspect "jeu" (PORTE-MONSTRE-TRESOR ?) que l'aspect "rôle". Il en faut pour tous les goûts.

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